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La stabilité a prévalu. Opposé à l’ancien international français Didier Codorniou, Florian Grill a largement été réélu, samedi 19 octobre, à la tête de la Fédération française de rugby (FFR). L’ancien patron de la Ligue Ile-de-France, en place depuis juin 2023 – et les élections anticipées à la suite de la démission de Bernard Laporte, en janvier de cette année –, a bénéficié de 67,22 % des voix des 1 900 clubs français appelés à voter depuis vendredi, a communiqué la FFR. Il sera en poste jusqu’à l’automne 2028.
« Ces résultats sont très satisfaisants », a commenté Florian Grill, samedi, lors d’une conférence de presse au Centre national du rugby (CNR) de Marcoussis (Essonne), où siège la fédération. Mettant en avant « l’apaisement » au sein de l’instance depuis son arrivée à sa tête, l’ancien opposant numéro 1 de Bernard Laporte dispose désormais d’une confortable majorité au sein du comité directeur (33 élus pour sa liste, Ovale ensemble, contre cinq pour celle de Didier Codorniou, 100 % rugby). « Le bureau fédéral va devenir un bureau stratégique, constitué à la proportionnelle, on va travailler [avec les élus d’opposition] », a poursuivi le dirigeant de 59 ans, annonçant que la FFR « affrontera les problèmes » sans se cacher « et va repartir sur une dynamique positive ».
Car le rugby français a vécu un été cauchemardesque, marqué par plusieurs drames et affaires judiciaires. L’inculpation pour viol aggravé de deux joueurs du XV de France, Oscar Jegou et Hugo Auradou, lors de la tournée d’été des Bleus en Amérique du Sud, ainsi que la suspension de trente-quatre semaines pour propos racistes de l’arrière Melvyn Jaminet – lors de la même soirée, à Mendoza, en Argentine – ont plus que pesé sur l’ambiance de la campagne, de même que la disparition en mer du jeune international U18 Medhi Narjissi lors d’un stage des Bleuets en Afrique du Sud.
Largement battu, Didier Codorniou a reconnu sa défaite samedi. « C’est sans appel, le meilleur a gagné », a déclaré l’ancien « Petit Prince » des Bleus (32 sélections), émettant le souhait « d’arrêter la communication » après une campagne houleuse jusqu’au dernier moment – son camp a dénoncé des « irrégularités » et « incidents techniques » au cours de l’élection, commencée vendredi matin. « Ce qui est important, à mes yeux, c’est comment le rugby va rebondir. C’est une obligation de retrouver la paix et une certaine harmonie », a-t-il dit.
A la différence de sa situation en juin 2023, où il avait été élu au terme d’une courte campagne, due à l’éviction forcée de Bernard Laporte, condamné en première instance pour corruption (il a fait appel), et à la tenue de la Coupe du monde 2023, quelques mois plus tard en France, Florian Grill a désormais un mandat clair. Réélu par les clubs français, il devra mener à bien de nombreux chantiers : augmentation du nombre de licenciés ; redressement des finances, dans le rouge ; révision de fond en comble de l’encadrement des équipes de France, à la suite des différentes affaires.
« Je veux des équipes de France qui ont conscience qu’[elles] jouent pour [les bénévoles du rugby], qu’[elles] ont plus de devoirs que de droits », a-t-il d’ailleurs conclu samedi. Le XV de France aura rapidement l’occasion d’étrenner ces nouvelles règles, puisqu’il se rassemblera dès la fin du mois d’octobre pour préparer sa tournée d’automne. Les protégés de Fabien Galthié recevront le Japon (le 9 novembre), la Nouvelle-Zélande (le 16 novembre) et l’Argentine (le 22 novembre).
Le Monde avec AFP
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